❝ rps

+ you're smile could light up the whole town.

« Que la soirée dvd commence ! » lâchais-je en me jetant sur le canapé de Birdy, un paquet de pop corn encore plein à la main. C'était ma première soirée dvd depuis mon arrivée à Jonesboro. A vrai dire, c'était même ma première soirée tout court. Cela faisait maintenant une semaine que j'étais ici et j'avais eu l'occasion de faire plusieurs rencontres très sympathiques. Birdy, par exemple. Elle était la fille du maire, et j'avais vraiment l'impression qu'on se comprenait. Elle était comme moi la petite fille parfaite, que tout le monde aimait. Dès mon arrivée, elle m'avait pris sous son aile, étant donné qu'elle avait plus ou moins mon âge et qu'elle était la fille du maire, et on s'était tout de suite très bien entendu. Ce soir-là donc, Birdy m'avait invité chez elle pour une "soirée dvds". Je n'avais pas l'habitude de ce genre de soirée, ni même de sortir de chez moi pour aller chez quelqu'un à vrai dire. J'étais plutôt du genre à rester seule chez moi, un bon livre en mains. C'était donc ma première soirée, ce qui me rendait légèrement stressée. De plus, Birdy ne connaissait pas mon secret. Elle ne savait pas que j'aimais les filles, et cela me dérangeait légèrement. Je fis un petit sourire en m'asseyant à côté d'elle « Quand Harry rencontre Sally, c'est ça ? » dis-je en souriant. J'étais une grande fan des films romantiques, et je ne pouvais qu'être heureuse du choix qu'avait fait Birdy.

NOBODY IS A PICTURE PERFECT

Leven était, pour tous, une enfant parfaite, tout comme sa soeur Beth. Si les habitants de Little Bay pensaient tous ainsi, c'était surement parce qu'elle était la fille du maire de la ville et qu'elle s'était toujours montré sage et mature auprès de tout le monde. Mais qu'aurait dit les gens s'ils connaissaient l'autre personnalité de Leven. Parce que oui, Leven n'était qu'une jeune fille de dix-neuf, ayant de nombreuses envies, comme celle de sortir et de s'amuser. Après tout, c'était ce que voulait toutes les filles à cet âge, non ? Elle avait beau se comporter telle une adulte en présence de personne importante, elle n'en était pas moins une jeune fille.

Ce soir-là donc -ou plutôt cette nuit-là- Leven avait dit à sa mère qu'elle partait se coucher et, aux alentours d'une heure du matin, elle avait descendu la gouttière à côté de sa fenêtre, comme elle savait si bien le faire, pour faire le mur et gambader dans une ville qui, tout de même, n'avait rien de très amusant. Pas de night club, pas ou peu de soirées. Leven décida tout de même de sortir ce soir-là, et de se rendre dans le parc de Little Bay. Elle n'avait pas vraiment de mauvaises intentions, elle voulait juste sortir un peu, et n'avoir personne sur son dos, ni de "Soit à la maison pour vingt et une heures !". Ce n'était pas le genre à boire jusqu'à en vomir, et encore moins à se droguer. Elle voulait juste se sentir un peu libre, et enfreindre un peu les règles. Elle arriva vite au parc, à peine quelques minutes après avoir quitté la maison. L'endroit était parfaitement calme et désert. Enfin, c'est ce qu'elle croyait. Elle se promena un petit peu, profitant du calme de la nuit pour réfléchir, tout en suivant le sentier principal du parc. C'est là que, sur le banc, elle le vit. Lui. Lui, c'était Séraphin Dombreval, un jeune homme que Leven fréquentait, en toute amitié bien sûr -ou presque- et qui était, d'après ce qu'il disait, un simple touriste présent pour la période de Noël. Ils s'étaient rencontrés quelques jours plus tôt, et Leven avait pour ainsi dire craqué pour le charisme fou qu'avait le jeune. Mais voilà, il avait vingt-deux ans, et elle n'avait que dix-neuf ans. Pour éviter donc de passer pour une gamine, elle avait donc menti. Ou plutôt, transformait la vérité. Leven avait dit à Séraphin qu'elle avait vingt-et-un ans, au lieu de dix-neuf, et elle ne voyait pas comment revenir sur sa parole maintenant. Elle allait donc devoir jouer une Leven de vingt-et-un ans avec le jeune homme. Elle s'approcha finalement de lui. "Eh, salut beau brun." dit-elle avant de s'asseoir près de lui, assez prêt pour que leurs genoux se touchent.

being sorry won't be enough

Tu sors de ta maison alors que ce n'est que le début de l'après-midi. Le ciel est couvert, et l'air plutôt glacial. Tu avais oublié à quel point le temps était désagréable à Forks. Non, à vrai dire, il correspond parfaitement à ton moral. Rapidement, tu grimpes dans ta voiture. Tu as du monde à voir. Du monde, c'est peu dire. Tu dois le voir lui, et c'était certainement la retrouvaille la plus dure que tu aurais à faire. À peine assis dans ta voiture, tu allumes une cigarette, comme par besoin. Tu as toujours besoin d'une clope quand t'es stressé. Et disons que là, t'es vraiment stressé. Tout en fumant, tu repenses à la conversation avec ta mère, ce matin. "Tu ne vas pas quoi Charlie ? t'avait-elle demandé. Deux jours que tu es en ville, et tu ne m'as même pas demandé comment il allait." C'est pas que tu n'y avais pas pensé, tu avais juste peur. Mais elle, elle ne pouvait pas comprendre. Elle ne savait pas ce qu'il y avait entre vous deux. Ou plutôt, avait eu. Elle t'avait alors dit qu'il bossait à la clinique vétérinaire. C'était parfait, tu irais le trouver là-bas. Une fois ta cigarette finie, tu allumes ta voiture et démarre, un noeud à l'estomac. La clinique n'est pas loin et tu pourrais presque y aller à pied, mais non. Autant se dépêcher et abréger la souffrance. Souffrance ? Non, pas vraiment. Une partie de toi meurt d'envie de le revoir. Ses yeux bleus et brillants, ses magnifiques cheveux blonds et son sourire si doux lorsqu'il t'était destiné. Une partie de toi espérait qu'en te voyant, il allait te sauter au cou. C'est donc ça, les sentiments ? Eh bien toi, ça te donne envie de vomir. Deux ans et demi, et tu n'as toujours pas oublié le son de sa voix. Tu arrives finalement devant la clinique et te gares. Tu sors une autre cigarette et ... non. Autant foncer. Tu sors de la voiture et entre dans la clinique, espérant qu'il soit bien là. Mais non, personne n'est à l'accueil. Une option s'offre alors à toi. S'enfuir en courant, encore ? Ou rester et affronter tes erreurs, tel un homme ? Le temps que tu te décides, une silhouette apparaît, et même si tu n'as pas encore vu son visage, tu sais que c'est lui.

La silhouette fini par se dessiner complètement, et apparaît le doux visage de ton ancien amant, et ancien meilleur ami. Tu aimerais sourire, mais tu ne peux pas, ton visage est figer. Le revoir, enfin. Après tellement de temps. Tellement de nuits à te poser des questions, tellement de messages que tu n'as pas envoyé car tu avais bien trop de fierté. Tu ne sais pas quelle partie de lui te manque le plus. Votre romance, ou votre amitié. Ou peut-être n'y a-t-il pas différente partie, mais un véritable tout. Et peut-être que c'est ce tout que tu appréciais tellement chez lui. Il parle, te sortant de tes pensés. Tu essayes de croiser son regard et d'ancrer tes yeux dans les siens, mais impossible, il fait tout pour t'éviter. "Je suis de retour en ville, tu lances d'une voix calme, trop calme. Pour de bon." Tu t'avances de quelques pas, restant derrière le contoir d'accueil. Tu aimerais juste prendre sa main et lui dire que tout ira bien maintenant, et puis tu réalises que toutes tes pensées sont ridicules. Tu savais très bien qu'il n'allait pas vouloir de toi à nouveau et, après tout, c'est pour ça que tu as quitté la ville, non ? Cette peur de l'amour, de trop t'attacher à une personne sans qui, finalement, tu n'avais pas pu vivre. Il était peut-être ce qui t'avais remmener à Forks. Tu plonges tes mains dans tes poches, t'évitant ainsi tous gestes qui seraient déplacés. "Et je voulais tout de même venir pour ..." Ta voix se bloque. Les excuses n'ont jamais été ton fort, jamais. Trop de fierté pour avouer tes erreurs. Tu détournes le regard du doux visage du jeune homme. "Je- j'suis désolée Charlie." Tu arrives finalement à articuler doucement. Désolé, ça tu l'étais. Tu n'avais d'ailleurs pas mis longtemps pour réaliser que quitter Forks avait été la plus grosse connerie de ta vie. Mais encore une fois, trop de fierté pour revenir tout de suite. Deux ans et demi, il t'avait fallu deux ans et demi pour enfin te résonner et revenir ici. Mais deux ans après, les choses ont changés, et tu le sais bien.

Tu continues à regarder Charlie et, petit à petit, c'est comme si les souvenirs te revenaient. Une sorte de flashback que tu trouves plutôt désagréable. Tu te revois au collège, quand tout le monde te trouvait bizarre et qu'il était le seul à rester avec toi. Tu te souviens de ses soirées chez lui ou chez toi, à jouer à des jeux vidéos tout en mangeant des pizzas. Puis tu te souviens de ce jour où tout à changer. Ce jour où, avec un seul baiser de sa part, tu avais enfin accepté le fait que tu préférais les hommes, et plus exactement que tu le préfèrais lui. Tu te demandes alors comment et pourquoi tu l'as abandonné comme ça, lui. Le seul qui avait toujours était là pour toi. "J'ai du mal à croire à tes promesses Graeme." La voix de ton ancien amant te sort de tes pensées, et tu relèves la tête pour le regarder. Encore une fois, il détourne son regard. Tu commences à te sentir mal à l'aise. "Tu m'étonnes." murmures-tu, surement pas assez fort pour que Charlie ne l'entende. Tu sens que la tension monte, et elle commence à devenir insoutenable. Tu ne sais ni quoi faire, ni quoi dire, et tu ne supportes pas ça. Cette impression que tout est hors de ton contrôle. "Désolé pour quoi ? Pour être parti d'un seul coup, sans aucune nouvelle ? Tu ne réponds pas. Oui, c'était un peu ça. Et peut-être même plus. Est-ce que, pour lui, ton départ n'était qu'un simple départ sans nouvel ? Toi qui pensais que c'était bien plus. Peut-être que tu n'auras pas dû venir le voir, après tout. Il n'en avait peut-être rien à faire. Tu l'observes contourner le comptoir pour aller à la porte pour annoncer une fermeture momentanée. Tant mieux, vous aurez plus de temps comme ça. Tu t'approches un peu de lui. Cette fois, il n'y a plus rien entre vous. "Et je suppose que tu avais une excellente raison ?" Tu hésites une seconde avant de secouer la tête en signe de négation. "N-Non ..." Comment es-tu censé expliquer que, non, tu n'avais aucune raison ? Tu détournes une nouvelle fois ton regard, honteux. "Je n'avais absolument aucune raison, Charlie. Je suis juste ..." Ta mâchoire se serre. Tu t'en veux tellement, d'être parti comme ça. Si tu pouvais tout reprendre à zéro, tu sais très bien que tu ne partirais pas.